De Pakxé a Attapeu, les km défilent sans difficulté particulière pour ce qui est de pédaler. Au fil des villages, au contact des habitants, la sensation de pauvreté bien plus marquée que dans le reste du pays resurgit a mes yeux. Cette région du Laos semble abandonnée par Vientiane. La majorité des maisons sont faites de bois, souvent sans murs, et sur de hauts pilotis, si bien qu'en passant depuis la route, je peux tout a fait voir que la famille en est au petit-dej, a la sortie de douche ou a la sieste !
Les gens sont nombreux a marcher le long des routes. Pr aller aux champs, a l'école ou conduire le troupeau a la pâture. Les sourires et les yeux curieux sont tjs bien la. Mais je ne peux ignorer aussi une santé a l'air abimé et des corps encore jeunes a l'air bien usé.

Et a Attapeu en particulier, les traces du typhon Ketsana de 2009 sont encore visibles : reconstructions partielles et ravinements ayant modifié les parcelles ou le tracé des routes.

Deux choses me frappent, pour avoir vécu le passage de ce typhon et la semaine de montée des eaux qui s'en est suivi
Voir l'épisode 90 du mourdutonde de septembre 2009 http://mour.du.tonde.free.fr/Journal_No_25/episode90.html ) :

Innondations exceptionnelles

La volonté tranquille des habitants de se relever et de reprendre une existence normale et paisible après avoir, pr certains, tout perdu lors des innondations.
Au café du marché, les vieux m'ont reconnu. Apres 1000 questions sur mon trajet, mon vélo et l'état de mon compte en banque, ils reparlent du typhon Ketsana de 2009. Ils me montrent les traces du niveau de l'eau sur les murs de la place pourtant située sur une zone bien plus élevée que le quartier de ma guesthouse. Ici, assure t il, il y parfois des innondations. Mais comme en 2009, c'est exceptionnel et cela se produit tous les 50 ans. De mémoire de ce petit groupe d'hommes, la dernière crue de cette amplitude s'est produite en 1968!

Reconstructions

La deuxième chose, c'est de voir que tout un tas de maisons toutes neuves a poussé en plein cœur des quartiers recouverts de 4 mètres d'eau en septembre 2009. Un peu cynique, je n'aurais pas été surpris outre mesure s'il s'agissait de cabanes de pauvres et de bois. Ici comme chez moi, c'est assez tristement banal de loger les sous- citoyens dans les zones a risques ! Seulement la, ce qui me défrise, ce sont des constructions en dur, de plain pied, avec murs fraichements peints en bleu ciel, portail chromé, climatisation dans chaque pièce et antenne satellite qui trône fièrement ds le jardinet. Merde alors ! Si les riches infiltrent les quartiers pauvres, qu'est ce que qu'ils va rester comme alternatives a ces derniers si ce n'est de devenir riches aussi ?

Une exception a noter sur ces qq 200km delaissés aux confins du Laos, c'est la zone entourant une usine hydroélectrique perdue au milieu de la forêt dense et des collines qui bordent l'extremité est du plateau des Boloven. Là, a Donchan, on voit fleurir des panneaux annonçant successivement un hôpital tout neuf, une grande école sur trois niveaux, des logements pour les familles d'ouvriers et des halles de marché en dur !
Et surprise ! En plus des panneaux, ces projets ont été en grande partie réalisés. Dans ce pays, c'est a mon avis assez rare pr être souligné.