17 aout 2010 Vientiane, Laos

Dengue.

Il parait que la dengue a touché énormément de Laotiens cette année. A ma connaissance, elle a également affecté un lyonnais installé a Paris et qui l'a contractée lors d'un récent voyage en Inde ... mais c'est une autre histoire...! Bon rétablissement au passge s'il fait partie des lecteurs du mourdutonde. En discutant avec les uns et les autres, tout le monde a de la fièvre. A ce jour, il n'y a pas de traitement de cette maladie transmise par un moustique qui pique pendant la journée. J'ai appris récemment que les anciens avaient remarqué que la noix de coco contenait une substance qui renforce l'organisme dans sa lutte contre la dengue. Je n'ai pas réussi a savoir si ce remède de grand-mère fonctionnait également contre le paludisme. Quoiqu'il en soit, autant par précaution que gourmandise je me soigne chaque après midi avec un grand fruitshake de coco au bord du Mékong.

Entre deux averses, je renouvelle mes cartes de visite en laotien, bidouille le mour du tonde et resserre qq boulons sur mon vélo. Dans deux jours, je reprends cette sacrée route vers luangprabang histoire de suer sous la pluie. Original non ?

Mais avant cela, j'ai rencard avec Eric.
C'est qui Eric ?

Eric, c'est la moitié de http://www.balladavelo.net et Christine, c'est l'autre moitié. Tous les deux voyagent a vélo donc, depuis six ans maintenant. Ça faisait plusieurs fois qu'on était pas très loin sans jamais s'être vraiment croisé. C'est chose a moitié faite desormais. A moitié car Eric était venu seul a vientiane, Christine étant restée a houeyxay (frontière nord entre Laos et Thailande) avec les vélos. Moi, j'étais la tout entier, bien content de rencontrer enfin un représentant du mythique duo de balladavelo en chair et en os autour de qq bieres. Pas mal de choses échangées lors de cette brève rencontre...avant d'autres a l'avenir...et avec Christine cette fois ci !

Bonne route a vous si vous lisez ces lignes !
Bonne route en musique en particulier, puisqu'il parait que vos vélos disposent d'un sound-system qui me rend jaloux avant même de l'avoir vu a l'œuvre !!!!

Ascension vers Luangprabang. Humidité totale

Côté itinéraire, c'est reparti donc pr une ascension vers luangprabang avec un programe météo spécial. Je suspecte le grand ordonnateur d'avoir voulu mettre a l'épreuve l'impermeabilité de mon matériel : pluie tous les jours, jamais a la même heure, innondation de route et humidité 24h sur 24 ... Bon, le test a été concluant en ce qui concerne mon barda : merci ortlieb ! En revanche, j'ai mis qq jours a sécher une fois a luangprabang !

Et si je dois tout confesser, j'ai pas eu le courage de refaire ces
386 km en sens inverse a la fin de mon visa. J'ai donc pris le bus de nuit. C'est pas si mal, le bus. Non plus.

Après cette petite folie amphibie au Laos nord, pourquoi ne pas remettre ça en direction du sud ? Seulement, comme mon visa est presque fini, je repasse en Thailande et emprunte la route qui longe le Mékong rive droite en direction de mukdahan. Elle est meilleure que la route 13 du Laos et, d'après moi, on voit bcp mieux les paysages de ce côté ci.

Udon-Thani, Nong-Mek, Sakhon nakhon, That phanom, Mukdahan, Ubonratchathani, Chong-Mek, Vang-Tao et enfin Pakxé.

Tous ces patelins se succèdent au même rythme que les jours de pluie.

Rien de spectaculaire, si ce n'est le quotidien banal des gens qui vivent ici. Pour moi, même après tous ces tours de roue ds la région, c'est comme s'il y avait toujours qqch de nouveau a découvrir !

Roue.

Et d'ailleurs, a propos de tour de roue, celle d'avant m'en a joué un pas mal dans son genre. Profitant de l'obscurité, elle n'a rien trouvé de mieux que de se vautrer dans un nid de poule qui trainait par la. Évidemment, comme l'objet de ma sortie nocturne était d'aller quérir pitance, n'ai point prêté attention aux cris d'orfraie poussés par cette jante en péril !
C'est vrai quoi ! Vaut mieux manger tant que c'est chaud, non ?
Et le lendemain lors du départ a l'aube : Pas glop ! Pas glop !

Km 5 : Y'a un truc qui tape ! Y'a un truc qui frotte ! Y'a un truc qui gratte !
Je m'arrête. Rapide oscultation du tréteau : nada ! walou ! rien !
Bon, alors c'est reparti.

...

Km 27 : Y'a un truc qui re-tape ! Y'a un truc qui re-frotte ! Y'a un truc qui re-gratte !
Je m'arrête pr regarder de plus près. Et la c'est plus net : une fissure est en formation sur la surface de freinage de la jante avant.
Sous l'effet de la pression de la chambre a air, le métal forme un commencement de bulle. C'est cette bulle qui tape, frotte et gratte.
Par prudence, je détache le cable de frein avant (pas mal comme mesure de prudence non ?), dégonfle un peu le pneu et décharge l'avant du vélo pour limiter les chocs et le poids : il faut que ça tienne encore 150km !
Deux jours de route a éviter autant que possible les bosses, les trous, les virages brusques et de porter sur l'avant. Deux jours de route, avec un vélo qui fait le bruit du métal qui souffre. Tous les 30km, une vérification de l'évolution du désastre, et ça a tenu.
Pour la petite histoire, j'étais plus chargé que d'ordinaire car je transportais environ 2kg de savons et eaux de toilette venant de France en guise de petits cadeaux pr certaines des rencontres de la route que je comptais revoir durant ces semaines (luangprabang, Vientiane, Ubonratchathani, pakxé,...). Et j'avais placé ce paquet ...a l'avant pr soulager l'arrière !!!
Y'a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, dit-on.

A ubon, on trouve des roues neuves, légères et chères. Mais aussi, en cherchant un peu plus, exactement le contraire. Et c'est ce qu'il me fallait. L'affaire est faite !

En tout cas, cette vieille roue-là, dorénavant, roue d'avant elle est doublement. La roue d'après a pris sa place a l'avant. C'est clair ?