Beaucoup de tristesse a être témoin d'un pays qui se sabre lui- même......alors même qu'il était en train de renforcer ses fondements qui l'avaient hissé en partie hors de la misère.

Depuis des mois le mouvement de protestation des chemises rouges s'éternisait dans la capitale thaïlandaise. Bien installés au cœur même du centre ville, ils réclamaient la dissolution du parlement et l'organisation de nouvelles élections. Les négociations avec le gouvernement ayant échoué maintes fois, la situation semblait au point mort avant de dégénérer au travers d'actions desesperées des uns et de plus en plus radicales des autres. Attaques de personnalités, baricades,actions de blocage "par erreur" d' un hôpital, etc.

Lors de la dispersion par l'armée du mouvement du mois dernier, nombre de bâtiments ont donc étéincendiés. On dirait même qu'ils ne l'ont pas été au hasard ms plutôt comme des cibles visant lessymboles du gouvernement d'Abishit en place.

Rebondir.

De retour a Bangkok, il y a toujours les mêmes avenues, les mêmes bruits, odeurs et vibration dans la Cité des Anges.
Ce qui a changé, c'est que dans nombre de quartiers, on a un saupoudrage de bâtiments calcinés : un gros building par ici, un supermarché là, un shopping-center un peu plus loin....cramés!

Capacité a rebondir. Mais une fois encore, les thaïlandais me surprennent par leur force de réactivité bourrée d'optimisme ! Une capacité a rebondir en toute situation sans s'apitoyer sur son sort.
Pas tout a fait fataliste, pas non plus insouciant ou procédurier, mais plutôt une sorte d'acceptation de la réalité et une volonté de faire avec.

En tout cas, a première vue le calme est revenu et l'heure est a la reconstruction.
Une campagne de rassemblement a été lancée par les autorités afin d'encourager chacun a reprendre
ses activités. Plaggiant le président Obama, le slogan "together we can" s'affiche un peu partout.

Cela étant, le feu couve encore. Tout le monde le sait. Les mesures spéciales telles que l'état d'urgence ne sont que très partiellement levées. On l'aura compris, cette campagne vise autant a remettre le pays en route qu'a détourner l'attention de ceux qui seraient tentés de réclamer des comptes au gouvernement pr sa gestion erratique de la crise...

Capacité a rebondir disais-je car au delà des apparences de comme-si- de-rien-n-était, le côté tape-a-l-œil et style de vie moderne a véritablement repris le dessus : Dehors les bambous et les vieux pneus des barricades ! Vive les affiches publicitaires annonçant l'ouverture de nouveaux centres commerciaux !

La fièvre du Hi-Tech.

A Bangkok comme dans les grandes villes du royaume, on aime être a la pointe de la modernité ! Ne serait-ce que pour pouvoir le dire ! Métro aérien a Bangkok, bus de ville rutilants, gratte-ciel vertigineux, autoroutes a 2x10 voies, boutiques de luxe et hypermarchés gigantesques (desquels la majorité des clients ne ressort qu'avec un ou deux sachets de nouilles chinoises).

Même si ce n'est qu'en un ou deux exemplaires, c'est pas grave, il faut posséder le dernier gadget a la mode. En authentique ou en copie "Made In China", peu importe !

Une autre illustration bien symptomatique de cette "course au dernier cri" est dans le domaine des telecoms : le réseau 3G mobile. Annoncé a grand renfort de pub, affiché sur des facades entieres, intégré aux logo des opérateurs, le service n'est déployé que dans les abords du parc Lumpini de Bangkok et ce, seulement pr les gros clients. Le reste des abonnés se contentant de l'Internet mobile via EDGE, l'ancienne norme de débit moindre.

Mais une sorte d'orgueil se trouve préservé car on pt dire que la Thailande maitrise la technologie 3G mobile, ce qui semble être un avantage pr s'affirmer encore davantage a la tête des pays de cette région d'Asie.

Des fois, cette course au dernier cri pousse un poil a la gentille farce, comme lorsque les chaines thaies ont decidé de copier le format des émissions de CNN ou de la BBC. Sur ces chaînes d'infos en continu, le présentateur dispose d'un ordinateur portable avec lequel il pilote une partie du déroulement de l'émission, reçoit des alertes de régie et déclenche les enchainements.

Sur les chaînes thaïes, prenons l'exemple des émissions matinales :
chacun des trois animateurs fait face a un scintillant VAIO bien en vue, placé a côté d'un mug de Nescafé, n'oublie surtout pas de se tenir droit pour dépasser du bandeau publicitaire vantant les mérites de Air Asia ou des couches MamyPoko et veille a ne pas déplacer son fauteuil pour ne pas masquer le logo Lactasoy placardé sur le mur arrière du plateau. Les infos sont présentées et légèrement commentées par un bref échange du trio... Les ordi comme les tasses de café ne sont la que pour faire office de décor.

Plus étonnant est cette vague montante de la mode du faire-jeune qui déferle sur l'Asie depuis des lustres mais qui sait sans cesse trouver de nouvelles idées. Il y avait déjà la mode vestimentaires "Mickey" pr les femmes, faisant un tabac chez les 25-40 ans, les poses des rockstars singeant les mimiques des adolescents : joues gonflées, yeux plissés, une main faisant le V d'une illusion de victoire, etc.
Bref tout ça est dépassé. Depuis qq mois, on se fait poser de fausses bagues dentaires car ça fait pré pubère, donc jeune. Et en plus, ça fait riche !! Deux en un !

cantine de rue, yaowarat, Bangkok