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Envoi n°3 du 28 juin 2007
Episode n°17
Pays : Tunisie
km parcourus depuis Grenoble (FRANCE) :
toujours pareil.... aucun km parcouru depuis le dernier épisode !
<-- Episode précédent
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Dicton de l’épisode :
Tripoli a donné son accord de principe pour mon visa…
Mais le consulat de Libye à Sfax n’a toujours rien reçu sur son fax…
Et moi je poireautte comme un gland depuis plus d’un mois ! |
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Compta, conversion, frais de banque et histoires de fric.
Depuis qq jours, j’ai du changer d’hôtel en raison des contraintes de mon budget. Non que je sois véritablement à cours de moyens, mais j’ai vraiment pas l’intention de claquer trop des sous mis de côté dans cette « période d’attente de visa »… toujours est-il que je me suis dégoté une chambre tout à fait correcte pour seulement 4 dinars (soit 2,5 euros). Par la même occasion, j’ai refait une sorte de petit budget prévisionnel pour aboutir à un prix de journée. Ça paraît tatillon mais j’ai une bonne raison pour cela : j’attends un visa qui peut tomber à tout moment. J’ai des frais à assumer en attendant. Je suis donc obligé de retirer de l’argent en monnaie locale et à chaque retrait, la banque française prend sa com’, la banque tunisienne prend la sienne. Pour ne pas multiplier les frais de banques, je retire une fois par semaine au max. Le but étant, le jour où j’aurais ce visa, d’éviter de me retrouver avec bcp de dinars tunisien à devoir convertir à nouveau à la frontière …
J’en reviens à mon histoire de prix de journée moyen. Si je me débrouille bien, et sans regarder ce que ça donne en terme de diététique, je peux tourner avec 10 dinars par jour, soit 6,5 euros. Lorsque je roule, vu que j’ai de quoi cuisiner, et que l’hôtel est dans mes sacoches, ce prix de journée tombe à 6 dinars. Toutefois, pour se tenir à cette somme, faut vraiment rogner sur tout : pas de coca, pas de journal, et seulement des platrées de pates, des œufs et de temps en temps, qq fruits ou légumes …
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Mon palace de sédentaire : Maghreb Hôtel à la médina.
J’en étais à mon nouvel hôtel, donc. Il s’agit d’un immeuble entier et dont l’agencement me plaît bien : depuis la rue, une toute petite porte permet d’accéder à l’accueil qui se trouve au premier étage. Là, passé le bureau avec le hall, on accède à une cour intérieure couverte par une sorte de véranda surélevée deux étages plus haut, laissant ainsi passer l’air (quand il y en a). |
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Les seules portes et fenêtres de chambres donnent chacune sur cette sorte de cour intérieure, de sorte que l’on peut se voir, se parler d’une chambre à l’autre. Ça facilite l’entrée en relation, c’est inouï ! Comme les clients sont pour l’essentiel des tunisiens venus à Sfax pour un contrat de travail de qq jours, ils s’accoudent à « ma fenêtre » lorsqu’ils rentrent de leur journée de travail. Le patron de l’hôtel, quant à lui, s’appelle Lotfi et m’invite à sa table parfois le soir pour partager des poissons grillés agrémentés d’une sauce tomates-piments qui tombe à point nommé après une journée passée dans la touffeur des 43° ambiants ! on bavarde tranquilles, il me raconte Sfax, parle de ses projets et de la politique française ! |
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Le top du top, c’est qu’il y a un accès au toit (ça tombe bien), depuis lequel on a une vue imprenable sur les remparts de la médina, du côté de la porte « bab el diwan », sur les minarets et les toits du centre de sfax et sur une avenue où s’agglutinent les taxis libyens (black&white) et tunisiens. A proximité immédiate de l’hôtel se dressent 6 minarets qui font preuve d’une synchronisation digne d’une horloge suisse lorsque vient l’heure de l’appel à l’une des 5 prières qui rythment la journée d’ici. Chaque muezzin rivalise d’originalité pour imprimer « sa » marque à « son » appel. Certains vont avec plus ou moins de succès chercher dans les aigus, d’autres font des trémolos et l’ensemble est assez harmonieux. En tout cas, ça détonne avec les sirènes-gadget dont sont équipés beaucoup de taxis. Successivement sirène de police de New York, pin-pon des pompiers, bruits de mitraillette, pouet-pouet de fantaisie… ça détonne avec le décor.
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Ce type de construction est typique, paraît-il des maisons traditionnelles sfaxiennes. A la différence des immeubles actuels, cette architecture est réputée plus efficace contre les variations importantes de température : froid en hiver, chaud en été, toujours humide. A l’usage, depuis que les grandes chaleurs se sont installées, je dois dire que quand il fait chaud ici, on a chaud partout ! y’a pas un brin d’air et on est collant toute le journée et la nuit j’arrive pas à dormir…
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Que se pustule ?
Comme si ça suffisait pas, je me suis choppé une sorte d’allergie à ma propre transpiration (grâce à une consultation par internet du « doc Charline ») qui se traduit par une éruption remarquablement uniforme de boutons sur les bras, les jambes et la joue droite : du plus bel effet. Je vous passe la bonne impression produite par ce français qui se gratte comme un fou fieffé au consulat ou au café du matin !
(je vous épargne les photos !)
Ceci dit, étant donné l’absence d’autres symptômes (d’aucuns ne manqueront pas d’affirmer que les troubles psychique persistent, voire s’intensifient, suivez mon regard du côté de Viol-le-Fort ou de Ferrals-les-Corbières !), y’a rien de spécial à faire.
Comme dirait Anne, ma sœur, « ça sert à quoi d’avoir des boutons s’ils marchent pas ?» Tu métonnes !! |
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Maintenant, après avoir fait 50 fois le tour de la Médina, avoir fureté dans beaucoup des petites rues de Sfax, d’avoir squatté tantôt à la Maison de France, tantôt au restaurant « chez Blek », tantôt au café ; après avoir surtout entendu beaucoup de commentaires critiques à l’égard de la Libye et de ses habitants, je vais mettre les voiles sans pouvoir vérifier par moi-même ces assertions, récupérer mon vélo chez Ocine à Ben Guardanne, faire une croix avec amertume sur la Libye en vélo et rejoindre l’Egypte en 4*4. 1500 km de toute beauté mais que je ne pourrai décidément pas traverser au rythme du cyclotouriste … |
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Avant de partir pour la frontière, j’aurais tout de même eu le temps de faire la connaissance d’un groupe d’une dizaine d’étudiants français en stage en Tunisie. Eux avaient la bonne pêche, tandis que je ruminais mes histoires de visa. N’empêche, entre un thé pris en terrasses avec eux et la fête de la musique organisée par la maison de France a Sfax, leur rencontre a été agréable, et propice à se changer les idées ! |
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Dans la vieille ville, on voit beaucoup de portes richement décorées : bois sculpté, mosaïque d’ornement et ferronneries aux fenêtres, médina de Sfax. |
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Libye, portes fermées, faut-il y voir un symbole pour la fin de cet épisode ?? Le temps que je digère ce changement de programme et le style « mour.du.tonde » retrouvera son côté funky !
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