Retour aux sections du journal |
Envoi n°2 du 15 mai 2007 (rédigé par Anne & Clément...)
Episode 06 : Derniers jours en Europe de Rome à Naples. 19-27 avril 2007
Pays : ITALIE
km parcourus depuis Grenoble (FRANCE) : 1500 km environ
<-- Episode précédent
|
Cette fois-ci, Clément a bien voulu que je participe à l’écriture du chapitre 2, j’ai ainsi évité qu’il laisse trop de commentaires en ma défaveur |
cliquer sur les images pour les agrandir |
apres avoir passé près de 10 jours a rome pour visiter et régler différentes affaires, l'équipée sauvage a repris la route, cap au sud, objectif : napoli pour ensuite changer de continent et traverser la Tunisie.
pour sortir de rome, on a finalement suivi la fameuse via appia sur une dizaine de km atroces selon moi à cause de la circulation et des pavés qui ralentissent considérablement notre progression. en effet, les vélos étant chargés, on risque de casser les porte-bagage si on passe trop vite sur les bosses ou dans les creux de la route. en plus, ça fatigue les poignets et ça fait mal au derrière, c'est pas un scoop...
cela dit, la via appia est qd même une belle réalisation (ils ont du galerer un max pour la construire), bordée de verdure et de monuments remarquables, quoique un peu barricadés derrière des hauts murs. |
|
le soir, on expérimente à nouveau la technique du coin de bivouac "chez l'habitant" en demandant à un fermier de squatter sur sa propriété pour la nuit. lui, sera d'accord du premier coup. ses chiens nous ferons savoir qu'ils ne l'entendaient pas de cette oreille pendant une bonne partie de la nuit, jappant à 120dB dès qu'on avait l'outrecuidance de bouger hors de la tente. cela dit, on a grandement apprécié de retrouver le rythme de la vie nomade, au grand air avec ses émanations de gas-oil provenant du notre réchaud nigérien. |

Il était temps de repartir
|
sur la route des provinces du lazio et de latina, on a plus trop à faire face à du relief difficile, plutôt du plat, du soleil, et une sorte de campagne un peu partout. par la suite, on amorce la traversée des marais pontins, grandes plaines, résultant d'une politique d'assèchement des terres par mussolini dans les années 30 pour booster l’agriculture du pays (ok, je sais : la culture, c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale)... |

Sperlonga, Italie, Europe, monde
|
après gaeta, dès l'entrée dans la province de campanie, c'est la rupture : on passe à des paysages brûlés et secs, avec à droite, la mer tyrrhénienne (faisant partie de la mer méditerranée) et à gauche, des montagnes un peu provençales (monte lepine). on n'est plus dans la même italie : l'aménagement du territoire est délaissé , sauf pour le bitume qui permet aux véhicules d'aller à fond la caisse. l'urbanisme est d'une autre époque avec une maison sur deux abandonnée, beaucoup plus de barres d'immeubles des années 60 aux facades décrépies. |

Le matin de notre première nuit à la belle étoile,
|
qq km après castel voltuorno, nous nous arrêtons pour la nuit : on achète des grandes bières, branche la radio pour écouter les résultats du premier tour de cette présidentielle qui mobilisera 85%. sarko semble avoir réussi à révéler et à faire s'épanouir des tendances désolantes chez les électeurs résumées par les désormais célèbres « fatals picards » : « ils aiment que ce qui leur ressemble et le reste leur fait peur »… |

…Ca laisse sans voix…
|
debout à l'aube (le lundi 23 avril) pour rejoindre naples, on se pose 4 jours à l'auberge de jeunesse "marginella", le temps de faire un tour dans la ville, de harceler le consulat de france pour récupérer notre courrier et de sympathiser un peu avec les voyageurs de tout poil qu'on croise sur place. On se fait un resto chinois avec nicolas, un français venu visiter l’Italie avec son vélo dans ses bagages et qui pédale, sans manger, sans eau et en jean !
Naples, c’est une ville avec plein de dénivellés, des scooters qui déboulent de partout, des stops et des feux souvent inutiles, du linge aux fenêtres, des ruelles pleines de gens, des comptoirs de bars où on consomme vite, vite un expresso serré, serré, sauf quand on est un touriste pas pressé, un fast-food et un point internet-phone-magasin-de-vêtements sri-lankais, un resto de cuisine typiquement napolitaine avec des photos du vieux Naples et des nappes à carreaux, un quartier africain près de la gare…bref, ça bouge en bord de mer. On y appréciera l’atmosphère sans y visiter de monuments |
|
mais il est temps de quitter naples : faut pas qu'on traine trop pour attraper le bateau de vendredi qui suit pour tunis. en plus, on a toujours le projet de faire la cote amalfitaine avant d'embarquer...
finalement, le courrier arrivera le jeudi en fin de matinée et nous partons dans la foulée, direction méta. s'ensuivra une journée de route pavée pour tout l'interminable traversée de la banlieue de naples par le sud, avant d'attaque la route côtière.
peu avant meta, on se prend une pause coca au port et on engage la discussion avec un motard – appelons-le luigi-le-mytho ! - qui décide de nous "escorter" une fois sa bière finie. ce sera l'occasion de causer un peu par geste avec lui, tellement bourré qu'il en finit par s'asseoir sur ses lunettes posées sur sa selle de moto et de 5km après vouloir faire demi-tour pour les chercher au bar précédent. finalement, il ira se consoler a une buvette qui passait par là en tentant de détordre ses lorgnons, non sans nous avoir mis en garde :"je suis policier et je vous ai protégé de la camorra (la mafia napolitaine) qui est sans doute à vos trousses sur ce secteur. don't talk to anybody before napoli. bonne route (hips) !" après d'interminables salutations, nous prenons congé et le chemin qui était le notre. entre deux averses, on quitte la route principale pour gagner de la hauteur à la recherche d'un coin tranquille pour passer la nuit. mais la nuit tombe, comme la pluie et on finit par se poser vers 22h dans le seul chemin qu'on distingue à la frontale pour monter la tente en vitesse et se coucher lessivés. heureusement, on est au début de la fameuse côte amalfitaine, comme ce qu'on avait prévu. on a donc une journée pour se promener sur cette route en balcon, parfois à près de 100m d'à-pic au dessus de la mer, par un temps splendide, et avec le mode de transport idéal. En vélo, on peut en effet s'arrêter sans problème pour admirer le paysage, sans se faire klaxonner par les bus de touristes qui progressent à l'intimidation du véhicule arrivant en face. un rapport de force s'engage lorsque deux bus arrivent face à face... nous on s’en fout, on se faufile ! |

Côte amalfitaine, Italie, europe, monde
|
on a ainsi le temps d'arriver à salerne bien en avance, de faire des courses en prévision de la traversée et de se faire une popotte chaude sur le port d'embarquement.
L’embarquement a lieu comme prévu à minuit. le bateau par avec 4h de retard et arrive en tunisie le 29 avril après une escale à palerme. on est hyper contents d’être à tunis après une traversée qui nous a permis de :
- dormir au calme et au sec sur des fauteuils matelassés : vous imaginez pas le bonheur que c’est ! en plus, le bateau était quasiment vide jusqu’à palerme.
- Ne pas avoir à se soucier des vélos, restés en cale, fermée à clef et sans accès passager durant la traversée.
- festoyer gaillardement sous les étoiles et sur le pont supérieur, (meme sous la pluie), s’attirant un peu plus le regard plein de compassion du personnel navigant italien : ces pauvres gueux de français, décidément ! (tu m’étonnes).
- Lire la presse française achetée avant d’embarquer,
- Regarder les gros bateaux à palerme,
- Contacter jérôme, à lyon pour le narguer, tout en lui demandant de faire parvenir un document au consulat de France à tunis via Chronopost. Prenant sur son temps, il postera ledit courrier dès le 30 avril.
|

Derniers moments en europe
|
Episode suivant -->
|
|