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Envoi n°23 du 6 août 2009, depuis le Laos
Episode n°82 : sur la route de Dien Bien Phu à Hanoi.
[fichier TdM23_06-08-09 - mdtA1.doc]
Pays : Vietnam
km parcourus depuis Grenoble (FRANCE) :
entre 25 000 et 30 000 km.
<-- Episode précédent
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vallee de muong-lay (nord ouest du vietnam)

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a peine debarque dans ce petit bourg, autrefois une des principales villes de la province, je m empresse de trouver une piaule, tellement je pete de chaud. en fait, j ai (encore) choppe une sorte de creve a muong-lay, les jours qui precedent... malgre une surrealiste tentative de massage du crane par le gerant de l hotel d etat ou je m etais affale, j ai repris la route ce matin avec une bonne fievre. il faut dire que son irruption innopinee dans ma chambre et ses propos hurles en vietnamiens ne m ont pas semblees participer d une entreprise pacifique a premier vue. toujours est-il qu en ayant a l oeil les bornes kilometriques m indiquant la distance restant a parcourir avant muong-lay, j ai quand meme trouve le moyen de faire du rab en depassant le village qui me semblait abandonne... |
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et bien non ! et l hotel que l on me vantait depuis des kilometres existe bel-et-bien, avec ses chambres a 25 dollars avec cadre traditionnel tres reussi : boiseries sculptees, batiments sur de courts pilotis, lampions en papier de riz peint, terrasses couvertes et ombre salutaire sous les palmiers de la cour. ca en jette non ? delicats appats supplementaires, style trois etoiles : clim, brumisateur, eau chaude, tv, frigo et restau gastronomique. allons bon. l essayer, c est l adopter, parait-il. et bien cette fois, ca se discute. la clim est rationnee pour n etre mise en route sans prevenir qu entre 22h et 05h du mat, l eau chaude, on s en fout et la tv parle viet a temps plein... bon c est pas grave. c est des fois comme ca de voyager et d avoir la flemme d aller se poser ailleurs. |
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pour le reste de l apres-midi, une petite sortie a pied pour voir a quoi ressemblent les alentours me donne l occasion de me reprendre une grosse suee en 5 minutes. bon ben, je me carapate pour une bonne sieste, histoire de rempiler tot le lendemain.
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lay-chau, sapa ... entre brouillard et feerie !
c est soit la puree de pois, tantot la vue ebourifante sur montagnes et vallees qu il faut bien gravir. j opte pour des departs vers 05h histoire de panacher : un debut d etape sans la canicule, mais sans la vue non plus, suivie d une seconde partie, davantage "photogenique", mais dans la fournaise. |
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Cote paysages, les montagnes font figure de constante, tandis que des rizieres font leur apparition, accrochees aux flancs decidement bien raides des reliefs. Les gens quant a eux, sont encore a l heure de l agriculture faiblement mecanisee. Autant dire que ca trime dur : elevage, corvees de bois, labour et jardinage… les dos sont courbes sous le poids des chargements, les traits burines et la peau generalement tannee par une exposition quotidienne au soleil. |
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le vietnam, j en entends parler depuis un bout de temps :
pays ou le klaxon est la piece centrale de tout vehicule (la, je confirme sans hesiter), ou l on peut traverser une 4 voies simplement en marchant lentement pour laisser le traffic se faufiler, pays des nems, pays des "minorites ethniques" aux vetements chatoyants et aussi pays des prix ehontement sur-evalues pour les touristes.
pour le moment, le vietnam m apparait comme un pays tres different de ses voisins indochinois : ici, les gens n ont pas le temps. ils "tabazent" sur la route et dans les rues. ca passe ou ca casse. qu est-ce qui me fait dire ca ? au guidon de mon velo, je hume, scrute et ouie l ambiance generale de ce nouveau morceau du grand orient. la croissance economique est tellement forte par ici que l offre ne suit pas la demande. avec l ouverture partielle du regime vietnamien sur l exterieur, un veritable boom s est produit, faisant emerger une classe relativement aisee qui veut consommer. ainsi, tout le monde veut se construire sa maison de 4 etages en dur et en meme temps. les btp font affaire mais les matieres premieres n arrivent pas a satisfaire les carnets de commande. alors, c est de la debrouille : qualite au rabais et fiinitions baclees, bricolage et prise de risques. c est dommage, il y a enormement d energie perdue et de choix economiques incomprehensibles !
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la route de dien-bien-phu a hanoi
la route de dien-bien-phu a hanoi via lay-chau est un exemple de cette drole d organisation. plutot que de construire une vraie voie bien assise et drainee sur ce trace accidente (quitte a le faire par troncon pour etaler l investissement dans la duree), les pouvoirs publics font du rafistolage sur la vieille route, qui s eboule a chaque kilometre. je trouve des pelleteuses tous les kilometres. on repare ici aujourd hui et dans la nuit qui suit, c est le virage precedent qui s effondre dans le ravin. le jour d apres, c est le premier troncon qu il faut reconstruire, massacre par le passage des camions surcharges, venus livrer des materiaux de construction.
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bon d accord, vous parler de l etat de la route du nord du vietnam, c est pas glamour et d ou vous etes, vous vous en fichez peut etre. moi, c est mon quotidien, la "surface" qui conditionne grandement le deroulement de ma journee. je me disais que ces observations empiriques pouvaient etre un bon moyen pour vous faire vivre de chez vous l indescriptible bonheur de respirer la poussiere a plein poumon, de rebondir pendant 9h sur chacune des anfractuosites qui se precipitent sous ma roue a l approche des monts du hoang lien son. |
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parallelement, cette vision reflete assez bien aussi mon etat d esprit du moment qui m a fait voir les choses, disons en plus terne que d ordinaire. fatigue, fievre, perte de l entrainement, etc. tout cela a eu un effet spectaculaire sur mon enthousiasme a voyager a la roots. ces derniers jours j ai du me botter le q pour prendre la route le matin, rouler avec une motiv en berne et me carapater dans ma turne le soir, sans souhaiter voir personne, avec un bol de nouilles chinoises comme interlocuteur ephemere. rien d inquietant a mon sens : etant en permanence dans la decouverte et considere par tous comme l etranger, il y a des moments ou je savoure ce type de repli. |
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un dernier coup de collier pour deboucher sur la vallee de lay-chau ou pepere s installe pour un delicieux jour de relache.
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Passé-temps, Marche de lay-chau. |

Banh-cuon, marche de lay-chau. |
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activite au ralenti :
aller regarder des messieurs vietnamiens jouer au dames chinoises, se regaler de banh-cuon (sortes de nems vaguement fourres aux oignons) au marche, flaner un peu, transpirer beaucoup au bout de 50 metres (bigre, lay-chau le climat ici...) et rentrer pour brancher la clim ! c est du propre ! |
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a lai-chau, je me suis fait un pote qui a une casquette, une cravate et des epaulettes assorties. Enfin en realite c est plutot mon velo qui a la cote aupres du vigile de l hotel. ce dernier le chouchoute en le parquant dans sa chambre pendant la nuit !
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Le travail des champs. forcement je suis au premieres loges pour l observer. Malgre les averses copieuses, personne ne s interrompt. A peine une protection hativement deployee avec un morceau de bache plastique et le labour continue. hommes, femmes, enfants et buffles d eau triment les pieds dans la vase pour preparer les terrasses irriguees a la recolte de riz. Malgre le fait que ce soit un aliment de base, je suis surpris de ne pas le trouver aussi facilement que dans les autres pays d asie…
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