Logo Mour du Tonde

Accueil du site

Le journal du tour du monde à vélo par Clément...

... mis à jour au gré des connexions internet rencontrées sur la route
et des humeurs de son webmaster de frère à Paris...

Au fait, pensez à écrire à Clément :
e-mail de Clement

Ca lui tient lieu de carburant !

Retour aux sections du journal

Envoi n°17 du 25 septembre 2008 depuis Bangkok

Episode n°69 : Thaïlande IV : Isan
20 aout => 20 septembre 2008
[TdM17_isanA.doc]
nong khay => ubon ratchathani => bangkok

Pays :Thaïlande
km parcourus depuis Grenoble (FRANCE) : 18 654 km

<-- Episode précédent

isan, c est quoi ca ?
c est le nom de cette region du nord-est de la thailande. en fait, je dirais que c est un territoire sous souverainete thai mais de tradition resolument lao.

ce point de vue se discute semble-t-il ici car crtains se sentent lao dans l ame, d autres la-bas... ce qui est flagrant, c est que l isan est nettement plus rurale et plus pauvre que le reste du royaume. de plus, dire qu on vient d isan lorsqu on vit a bangkok par exemple, c est comme dire qu on est dauphinois en vivant a paris, ca fait plouc. sauf qu ici, le plouc n est pas considere surtout quand il n a pas le sou.
a cote de cela, l isan est reputee pour ses traditions : medecine alternative, gastronomie, culture et pratiques cultuelles melant bouddhisme et animisme.

Cliquez sur les images pour les agrandir. Puis sur le bouton "RETOUR" de votre navigateur pour reprendre la lecture.

 

odo frontiere laos-thailande = 18 654km

 

faut bien repartir un jour. c est pas l envie de rester qui me manque. entre la quietude de "vientiane capitale", les habitudes prises avec jamie de deviser chaque soir, celles de regarder les chars russes en georgie au  jt de tv5 chaque soir, etc….. mais j ai du pain sur la planche : visa qui se termine, approche des 6 mois revolus en asie du sud-est et jambes a ne pas laisser loin du velo trop longtemps pour ne pas gater la reprise.

en selle pour nong khay ! comme tous les 2000km, j ai permute ma chaine pour faire accroitre la duree de vie de l ensemble pignons-chaine-plateaux. mais au moment d essayer, ca saute a tout va.

 

 


wat sa-lakeou-kou, nong-khay.

me fuis caffe les dents. j esperais que ce probleme se tasse qu bout de quelques dizaines de km mais en regardant les 3 pignons les plus utilises, c est clair : les dents sont devenues pointues et la chaine glisse dessus des que je force un peu. c est ennuyeux car je dois rester sur le pignon inferieur a ces trois-la. j avance moins vite mais surtout, ca fait mal au derriere beaucoup plus tot.

une fois a nong khay, je me pose en peripherie, comptant repartir des le lendemain. mais entretemps le temps vire a la grosse pluie. s, qui m a aide a trouver l hotel, propose de m emmener  visiter le temple de sa-lakeou-kou. entre deux averses, on fait le tour du jardin du wat, admirant ces colosses et ces statues melangeant les inspirations bouddhiques et hindoues, encore enfouies sous la vegetation il y a peu.


wat sa-lakeou-kou, nong-khay.


wat sa-lakeou-kou, nong-khay.

 


wat sa-lakeou-kou, nong-khay.

 


wat sa-lakeou-kou, nong-khay.

 

udon-thani. encore un peu a l ouest comme apres chaque passage de frontiere, je me fais une journee de nationale, cap 100% au sud, pour atteindre udon-thani, la derniere grande vile de l axe bangkok-vientiane. la, je check dans ce qui s appelle un "appartment". c est d ailleurs un appartement qu on peut louer comme une chambre d hotel. l avantage, c est que c est equipe et moins cher. mais faut le denicher. dans le quartier, je furete a la recherche de mes reperes invariants : cafe glace, marche, cantines, etc...
tik vend des cafes glaces. elle a deux enfants qu elle eleve seule depuis que son mari est parti. pour joindre les deux bouts, elle a transforme son logement en epicerie ouverte 7j/7 de 06h a 24h. noy est employee a la boutique de toilettage canin a cote. memes horaires de travail mais elle doit en plus dormir sur place pour garder les meubles. ca c etait pour un apercu des conditions de travail locales.

 

et puis il y a singh qui zone par ici. mi-mystique, mi-fervent, mi-perche, il salue chaleureusement les gens 5 fois par jour et je comprends decidement pas grand chose a ce qu il me dit. mais il parle beaucoup. chacun a leur maniere, ils m ont fait decouvrir un bout de ville, un bout de leur vie. juste comme ca.

 



Udon-thani, ou l on croise decidement beaucoup de dragons. Phorsi som kon wat.

tao we suan, udon thani.

 

j ai ainsi pu visiter des temples bouddhistes (encore), un temple chinois tres charge en deco flashy et me voir offrir un ta-tou-khram (medaillon porte-bonheur bouddhique) et un sao-mangon-fa (pendantif totem chinois).


matchi-ka wat.


totem du dragon sao-mangon-fa, dans le temple san-tiao-phu-ya.

 


viree a la campagne pour se baigner a une chute d eau. une guitare, un pick-up, et ses 19 passagers…


boutique de fleurs a offrande, marche du soir.

 


Udon-thani.

 


Nouveau recyclage d une bouteille de coca : sacoche pour sac-a-eau. c est assez concluant.

 


wang-sa-mon, son arche en l honneur du roi de thailande, comme chaque ville du royaume.

 


Un gros bouddha rend le temple de kou-la-na visible de loin.

 


un cyclo, fraichement beni par le boss, s endort devant son bol de nouilles.

trouve un peu par hasard sur ma route, le vilage de wang-sa-mon tombe a point nomme pour passer la nuit. avec un bouddha geant qui depasse de la foret, je repere de loin ce qui se revelera etre un temple conctruit recemment sur des dons singapouriens. le "boss des moines" (c est ainsi qu on me le presente) a lui-meme passe des annees a singapour. il tient a me benir et precise que je suis le premier "farang" qui fait etape sous son toit. il m offre egalement un ta-tou-khram, beni de facon personnalisee. parphan, l un des moines vivant au "kou-la-nat wat" me fait la visite guider du site et meme celle des tatouages de quelques uns de ces potes moines.

 


echange d adresses avec les moines.

 

 

sur la route, depuis plusieurs jours, je traverse d immenses rizieres, cultivees par des familles apparament tres pauvres. c est l isan telle que je me la representais d apres les descriptions glanees par ci par la depuis que je tourne autour. les gens sont durs a la tache, mais incroyablement confiants, presque resignes a leur sort.

visages tres marques par l effort au travail, dos courbes, gestes lents et toujours des sourires. ca pourrait etre simplement beau a voir. on distingue quand meme derriere tout ca un acces a la sante precaire, surtout au niveau des dents.

 

entre deux maisons de bois sur pilotis rafistolees de toles rouillees surgit une maison en dur aux facades bien peintes et avec antenne sattellite et pick-up 4x4 stationne devant (600 000 baht, soit 30 000 euros). comment atteint-on un tel niveau de vie en thailande ? en isan en particulier ? une partie de la reponse provient des credits a la consommation qui permettent ce train de vie pendant un temps..... avant la banqueroute complete, et ses consequences.

 

 

alors que partout ailleurs, les riches se baricadent dans des residences securisees comme en inde, ici, pas meme de cloture. et les gens parlent a leurs voisins.
cherchez l erreur.
je cherche toujours.
en attendant, ma chaine ne finit pas de sauter des que je force un peu. je constate surtout que ca ne s arrange pas avec le temps. je ne peux plus utiliser du tout les 25, 26 et 27e vitesses qui correspondent a mon "rythme de croisiere". faire des journees entieres en 24e est plus fatiguant mais surtout beaucoup plus irritant au niveau de la selle. meme en faisant des pauses tous les deux jours, ca cuit !

 

mon quotidien en 5 (ou 6) photos sur ces routes d isan :

routes au travers des rizieres, police de la route qui rackette les gens, café glace embarque sur mon velo-sechoir, scorpions qui traversent sans regarder, riz collant (khao-niao) et temples scintillants jalonnant ma route.

 

Episode suivant -->