Envoi n°10 du 5 mars 2008

Episode n°41 : Udaipur (Yoyo trip, partie 1)

Pays : Inde
km parcourus depuis Grenoble (FRANCE) : 8034 km

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udaipur ->bundi

bon. seulement six jours de pause a udaipur, le temps de glander avec la dream team, de visiter le bled et de ravitailler les sacoches.
taïo, taïo ! c est parti pour de nouvelles aventures en solo !

beaucoup de champs cultives durant ces deux jours de traversee et un peu trop de camions sur cette petite route. mais la densite de population s est nettement reduit ici. au passage. il faut demander sa route en hindi. un gars prend sa moto et propose de me guider. plus loin, il m offre un thaï, le the au lait-gingembre. puis il appelle son pote, issu d une famille riche du village. celui-ci m invite chez lui (un vieux palace qui a toujours de la gueule) et me voila devant un plateau garni de thali charge en piment (au feu !). puis il me raccompagne a moto jusqu au raccourci que je cherchais. genereux, spontane et sans chichi, ce gars.
arrive a nimach le soir, je pose mon 2e bivouac 5 km plus loin, pres d un puits, en plein champs.

kanjarda plateau.
les epineux proliferent ici !deux crevaisons au reveil, puis mon rechaud qui se decroche (la je crois que la vegetation n y est pour rien ce coup-ci!). les km defilent. journee qui commence fort ! n empeche, les espaces evoquent vraiment les deserts comme je les aime. pas completement aride, tendance savane avec quelaues points d ombre pour souffler. peu a peu, je reprends le rythme avec un peu moins de 100km/j, bivouac et popote au rechaud.

singoli plateau.

rude cote a gravir au coucher du soleil pour roupiller au bord du plateau. c est toujours beau mais ca pete de tous les cotes. les gens exploitent jour et nuit les gisements de marbre a coup de dynamite. nuit en sursaut donc. ensuite ils entassent des blocs enormes sur des remorques surchargees et ca acheve de defoncer les routes. par consequent j ai mal aux fesses avec tout ca.. !!

petits villages indiens.

la c est rocambolesque ! attroupements, quelques questions (toujours les memes), des invitations a boire un thai, des invectives (pen ! money !), j aime assez l ambiance mais pas du tout etre encercle. en general je traine pas trop quand c est comme ca.

invariants.

cependant j ai remarque des invariants au fil des traversees de ces villages ruraux.
1 - y a toujours un keke qui saute sur son velo pour faire la course.
2 - y a toujours un anglophone de service qui se fait fort de venir me tchatcher. tout le monde se tait alors. j en profite pour apporter une precision en forme de constat confirmant ici aussi ce qui a deja ete observe en occident. preuve s il en fallait que l instruction permettant de s elever socialement (comme par exemple le fait de parler anglais ne concerne que 5% de la population indienne), le-dit anglophone rencontre ici etait fort fier d afficher son niveau d etude ainsi que l etendue de sa reussite, insistant particulierement sur ses voyages ou sa connaissance de  l occident. par ailleurs c est aussi l occasion de tordre le cou a  l idee selon laquelle  "toute la misere du monde" se rue vers l europe (que l on puisse ou pas l accueillir la question n est pas la). ceux qui migrent sont invariablement issus des classes aisees dans leur societe d origine. la migration n a donc rien d economique comme cause !
3 - le dernier et pas le moindre, est la chute soudaine de productivite du village entier au passage du cyclo-touriste. a mon niveau, je vois les bras tomber. les machoires inferieures pendouiller et les yeux s ecarquiller. apres avoir depasse le village, dans mon retro, je vois les gens toujours hagards. mince alors, j espere qu ils s en sont remis depuis.